NOUVELLES

Seconde tentative pour l'expédition La Voie du Pôle

Sébastien Roubinet et son nouveau co-équipier Vincent Berthet s’élanceront d’Alaska au début du mois de juillet prochain pour tenter de traverser l’océan arctique jusqu’au Spitsberg en passant par le pôle nord. Une navigation que personne n’a encore jamais réalisée. À l’été 2011, Sébastien Roubinet et Rodolphe André avaient navigué 300 milles au nord de Point Barrow avant d’être forcés de rebrousser chemin à cause d’une panne d’énergie.

«Nous avons appris beaucoup de choses en 47 jours de navigation à bord de ti-Babouche» témoigne le navigateur de 36 ans qui est devenu au fil du temps un spécialiste des navigations en eau froide. Rappelons que l’hiver dernier, il doublait le cap Horn en catamaran de sport avec Yvan Bourgnon et qu’il a accompli le passage du Nord-Ouest en 2007 entièrement à la voile sur un catamaran de 7,50 m.

Sébastien a mis a profit les leçons de sa première tentative pour concevoir et fabriquer un nouveau catamaran qui reprend le concept de coques en composite aux parois ultraminces dotées de vessies gonflables à l’intérieur. Ce second catamaran dont la construction s’est terminée au mois de décembre pèse environ 140 kg comme le précédent, mais ses coques sont plus élancées d’un mètre environ. Les étraves rallongées aux courbes plus douces devraient lui permettre de monter plus facilement sur la glace. Sur chaque étrave, on a rajouté des anneaux pour faciliter la traction sur la banquise. Le concept des skis sous les coques a été abandonné au profit de carres métalliques amovibles et fixées directement sur le fond des carènes. Exit également les dérives latérales qui avaient tendance à se coincer dans la glace. Les coques asymétriques sont dotées de profils anti-dérive sur leur face extérieure uniquement. Ce changement a forcé la fabrication de vessies aux formes plus complexes, convexes sur une face et droites sur l’autre. La trempoline a été remplacée par une plateforme rigide où l’équipage préparera et prendra ses repas et qu’il pourra recouvrir d’une tente. «Nous avions toujours les pieds mouillés et il était pénible de marcher sur cette trampoline, la plateforme va améliorer le confort de navigation» explique Sébastien qui n’a pas oublié les conditions particulièrement pénibles et très humides de la première tentative. La seconde version de ti-Babouche sera pourvue de petits appareils de chauffage électriques et d’un système de déshumidification. Améliorations également du système énergétique avec des batteries au lithium et des panneaux solaires plus performants. Quant au gréement, il a été optimisé avec un mât aile.

Ces nombreux petits détails devraient faciliter la vie des navigateurs et augmenter les performances d’un engin qui doit autant glisser que naviguer. «Nous parcourions en moyenne 19 milles par jour en 2011, nous devrions en franchir 22 ou 25 quotidiennement avec ce nouveau bateau» précise Sébastien.

Le cameraman de 32 ans, Vincent Berthet, un Français établi au Québec, possède lui aussi une notable expérience des expéditions polaires. Lors du projet Under The Pole, une expédition de plongée sous la glace, il a voyagé 45 jours en traîneau sur la banquise arctique. Il a également effectué le passage du Nord-Ouest en voilier et réalisé les images du film La Voie du Pôle. Les deux hommes se donnent trois mois pour couvrir les 1750 milles qui séparent l’Alaska du Spitsberg, une aventure qui ferait d’eux les premiers navigateurs à traverser l’océan Arctique et rallier le pôle Nord à la voile sans assistance mécanique.

http://www.sebroubinet.eu/