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Sauvegarde des phares, la facture aux bénévoles

Sauvegarde des phares, la facture aux bénévoles

Le 29 mai 2012 marquait la fin du processus de pétition par lequel les groupes intéressés par l’acquisition d’un phare pour  «exploiter sa désignation patrimoniale ou son potentiel touristique» pouvaient faire part de leurs intentions au ministère des Pêches et des Océans (MPO). Ce processus de transfert de plus de 500 stations de phare classées excédentaires par le MPO à travers le Canada est encadré par la loi sur la protection des phares patrimoniaux (S-215), entrée en vigueur en mai 2010. D’après la Corporation des gestionnaires de phares de l'estuaire et du golfe Saint-Laurent, 305 demandes de transfert de propriété ont été adressées au MPO pour l’ensemble du pays, dont 24 au Québec.

Pleine de bonnes intentions dans son préambule sur l’importance historique et culturelle des phares et la nécessité d’en permettre l’accès public, la loi S-215 pourrait n’être finalement qu’un écran de fumée destiné à masquer le désengagement financier des autorités fédérales face au patrimoine maritime.

En effet, contrairement au programme de transfert des quais qui prévoyait dans certains cas la réfection des infrastructures avant leur cession, il n’existe pas véritablement de budget de remise en état des phares avant d’en confier la charge à leurs nouveaux propriétaires. Une situation d’autant plus problématique que plusieurs stations de phare ont souffert d’un manque d’entretien flagrant depuis trois décennies fait remarquer Jean Cloutier, vice-président de la Corporation des gestionnaires de phares.

Dans ces circonstances, la loi S-215 apparaît de plus en plus comme une occasion pour Ottawa de sauver la face en se drapant d’un vernis patrimonial sans qu’il ne lui en coûte grand chose. Le processus de transfert de propriété vise à recruter des associations ou des groupes aptes à «préserver le caractère patrimonial et à assurer l'accès continu du public aux phares». Autrement dit, Ottawa veut dénicher de nouveaux propriétaires compétents qui sauront prendre soin des lieux en leur donnant une vocation publique, mais qui devront se débrouiller par leurs propres moyens pour les exploiter, les restaurer et les entretenir. «S’agit-il d’une loi pour protéger le patrimoine maritime ou plutôt d’une manœuvre pour refiler à des bénévoles dépenses et responsabilités?» s’interroge Jean Cloutier avec justesse. Vue sous cet angle, la loi sur la protection des phares s’apparente à une liquidation ordonnée et politiquement correcte de biens patrimoniaux dont le gouvernement fédéral ne veut plus assumer la charge.

 

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