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Objectif Vendée Globe pour le Canadien Scott Shawyer
La présence de skippers canadiens dans la série reine des IMOCA, les voiliers du Vendée Globe, se compte sur les doigts d’une seule main sur un horizon de plus de 25 ans. La liste est courte : Gerry Roufs, disparu dans le Pacifique en 1997, Benoît Parnaudeau, marin rochelais né à Sherbrooke qui prend la dixième place du Vendée Globe en 2005 et Derek Hatfield qui doit abandonner l’épreuve en 2008 sur une avarie de gréement.
Scott Shawyer, un homme d’affaires ontarien de 51 ans, vient tout juste de sauter dans l’arène de la course au large. Sportif accompli, c’est néanmoins un néophyte dans la discipline et il se donne tout le temps nécessaire pour se présenter sur la ligne de départ des Sables d’Olonne en 2028.
Il a fait l’acquisition d’un plan Owens Clarke lancé en 2012 - l’ex Acciona - reconfiguré pour le compte de l’Offshore Team Germany en 2019. Son plan de match consiste à acquérir une unité plus récente et plus compétitive après l’arrivée du Vendée Globe 2025. «Je ne m’aventurerai pas dans un projet de construction d’un nouveau bateau; c’est une aventure que j’évalue comme beaucoup trop risquée» fait valoir avec justesse Scott Shawyer.
Pour accompagner son apprentissage physique et technique, le Canadien a fait appel aux services de nul autre qu’Alex Thompson. Le coureur britannique agira à titre d’entraîneur et de consultant. Le Canada étant fort dépourvu en techniciens spécialisés et en savoir-faire dans la mise au point et l’entretien de ces machines complexes que sont les IMOCA, beaucoup de services seront sous traités à partir de l’Angleterre.
La tâche de Scott est immense : bâtir et financer une équipe de course au large en partant de 0 tout en se préparant à la navigation en solitaire sur un type d’engin extrêmement exigeant sur le plan physique. «Ce sont des machines très puissantes, très inconfortables qui drainent beaucoup d’énergie et qui ne pardonnent rien» témoigne Scott qui vient de terminer un premier entraînement transatlantique.
Le programme de la saison 2023 a débuté avec une course en double en janvier dernier, la RORC Transatlantic Race des Canaries aux Antilles. Il se poursuivra avec trois autres compétitions en double; le Fastnet en Angleterre, le Défi Azimut, un grand triangle dans le golfe de Gascogne au départ de Lorient et enfin la Transat Jacques-Vabre. Suivront en 2024 la Transat CIC (Transat anglaise en solitaire) et Québec Saint-Malo.
Au-delà de son apprentissage de la course au large et de sa participation au Vendée Globe, Scott Shawyer aimerait jeter les bases d’une équipe canadienne pérenne. Raison pour laquelle il a mis sur pied Canada Ocean Racing dont l’objectif est aussi de stimuler des vocations parmi les jeunes navigateurs canadiens.
Le programme est terriblement ambitieux, mais la démarche de Scott est pleine de pragmatisme. Il n’a pas hésité à financer de ses propres deniers l’achat de son IMOCA ainsi que le contrat de consultant qui le lie à Alex Thompson. Et il ne se fait pas d’illusion sur les difficultés qui l’attendent.
