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Le navigateur qui plantait des arbres

Lorsqu’il bouclera son tour du monde l’été prochain, Sylvain Fortier aura planté des arbres sur les cinq continents. Parti de Saint-Romuald en juillet 2012 à bord de sa complice de 30 pieds, Loréline, ils auront tracé ensemble un sillage ourlé de vert, la couleur de l’espoir.  Le Challenge Vert Autour du Monde de Sylvain a quelque chose d’une profession de foi. Foi dans un avenir où les humains passeraient de la prédation à la collaboration.

Sylvain a hissé les voiles avec sa pelle, son vélo et ses convictions. Il n’y a rien qui le mette plus en colère qu’une montagne de déchets, mais le navigateur-semeur n’est pas un donneur de leçons. «Désigner sans cesse les autres comme les coupables ne sert à rien. C’est la collectivité qui doit trouver les moyens de se dépasser et de remettre en question les modèles sociaux qui prévalent actuellement dans nos sociétés.»

Militant anonyme qui a mis son existence au diapason de ses idées, Sylvain Fortier ne passe pas à la télé et ne revendique pas 30 000 «amis» qui le suivent sur Facebook. Mais il ne manque jamais de visiter une école pour parler de sa démarche et des motivations qui l’animent, d’aller au-devant des jardiniers qu’il croise sur son chemin et de tous ceux qui aiment semer des graines pour la pérennité du monde. «Ici au Japon, je n’ai nul besoin d’expliquer ma démarche. Les gens la comprennent spontanément. Les Japonais sont attentifs et réfléchissent au sens de leurs actions.»

Tout au long de sa route, Sylvain a planté des arbres en Europe, au Sénégal, au Brésil, en Afrique du Sud, en Indonésie et au Japon. «J’ai des arbres qui poussent partout dans le monde!». Il en sèmera encore d’autres d’ici son retour vers l’Amérique par le canal de Panama l’été prochain. Son grand sourire de navigateur-semeur me dit qu’il dit grandit lui-même en même temps, au même rythme patient, que les dizaines d’arbres – 80 environ jusqu’à présent- qu’il a semé pour la suite du monde.

Au moment où vous lirez ces lignes, Sylvain aura mis les voiles vers l’Amérique du Nord. Une sacrée trotte de 8 000 milles en solitaire dans le Pacifique nord. J’espère que nous serons nombreux à aller l’accueillir à son retour dans le Saint-Laurent au mois d’août.

www.challengevertautourdumonde.com