Bien malin qui reconnaîtrait les coques de Formule Tag sur le laboratoire énergétique qu’est devenue Energy Observer. Le catamaran construit par l’équipe de Mike Birch à Montréal en 1983 a connu plusieurs carrières, maintes fois modifié et connaissant sa part de succès, il est devenu le voilier le plus rapide autour du monde en 1994 aux mains de Peter Blake.
Il a désormais complètement changé de vocation et son nouvel équipage court maintenant après l’autonomie énergétique depuis son lancement en 2017.
Son ambition : tracer la route de déplacements à empreinte carbone nulle. À sa manière, le vieux Formule Tag revampé est resté complètement dans le coup tant le besoin de sortir du piège des énergies fossiles se fait pressant.
L’équipe embarquée par Victorien Érussard et Jérôme Delafosse compte pas moins de quatre ingénieurs à bord pour valider le fonctionnement des différents systèmes de production d’énergie. Ce labo des technologies propres est une véritable petite usine énergétique qui parcourt des milliers de milles pour mettre au point et développer de nouvelles solutions de propulsion.
Pas moins de 168 m2 de panneaux solaires recouvrent le sommet de sa structure pour recharger son parc de batteries au Lithium-Ion. Cette surface voltaïque génère environ 40% de l’énergie du bord. Des réservoirs d’hydrogène constituent une seconde source d’énergie pour alimenter des piles à combustible. Tout ce parc énergétique sert à faire tourner les moteurs électriques.
L’équipe avait envisagé bien évidemment tirer parti de l’énergie vélique, mais l’aile de traction ne l’a pas convaincue. Pas plus que les éoliennes qui produisaient trop de traînée.
Le tout a été remplacé par deux ailes rigides de 31 m2 développées par le cabinet VPLP de Marc Van Peteghem et Vincent Lauriost-Prévost. Ces ailes rotatives à 360°, autoportées et automatisées, sont constituées de deux panneaux articulés qui redonnent au catamaran sa vocation de véritable voilier. Ces ailes baptisées Oceanwings peuvent être arisées, voire affalées. Elles génèrent de la portance qui permet de réduire la consommation des moteur. Lorsque le vent est suffisant pour faire avancer le bateau, les moteurs électriques et les hélices deviennent des hydrogénérateurs. Le cabinet VPLP estime que ce système devrait permettre une économie de carburant de l’ordre de 18 à 42 %.
Cet été, Energy Observer a pointé ses étraves vers le nord. De la mer Baltique jusqu’au cercle polaire, il a rallié l’archipel du Spitzberg par 78° de latitude nord. Une mission de 3000 milles nautiques accomplie intégralement avec des énergies renouvelables et à l’hydrogène dans des régions du globe qui obligent à une stricte gestion énergétique. Pas un gramme de carbone, pas d’émissions de particules. Une réussite à la fois technique et humaine qui veut démontrer que la transition énergétique est à portée de main.
La mission a fait l’objet d’un tournage documentaire de 90 minutes qui sera diffusé sur Canal+.
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