Fermeture du Centre de sauvetage maritime de Québec

Fermeture du Centre de sauvetage maritime de Québec, plusieurs experts en désaccord
Le ministre des Pêches et des Océans Keith Ashfield continue d?appliquer la méthode bulldozer dans la réorganisation en cours des services de la Garde côtière canadienne (GCC). En février dernier, on annonçait brutalement la fermeture du centre de recherche et sauvetage de Kitsilano en Colombie Britannique, un des plus occupés de la côte ouest. La décision a suscité de vivres protestations et a été vivement dénoncée par le gouvernement provincial.
Alors que la fermeture du centre de Québec est toujours programmée pour l?automne 2013, les experts en sauvetage de Trenton et d?Halifax - centres vers lesquels les appels seront transférés - sont unanimes pour considérer cette fermeture annoncée comme une erreur. L?exercice de simulation mené à Halifax en février dernier a démontré que The Joint Rescue Coordination Centre (JRCC) n?est pas prêt à fonctionner dans un mode bilingue. L?un des coordonnateur, pourtant bilingue, qui participait à l?exercice a fait par de ses difficultés à comprendre les conversations en français et s?est avoué incapable de communiquer l'information nécessaire aux marinas ou aux opérateurs de traversiers quand ces derniers ne parlaient pas l'anglais. Il pointe également le fait que cinq coordonnateurs participaient à l?exercice alors que le nombre minimum de coordonnateurs au JRCC Halifax est de trois seulement. «Nous serons 3 coordonnateurs maritimes pour faire ce que 6 ont l'habitude de gérer et notre coordination de mission SAR (Search and Rescue) en souffrira. Comme notre capacité d'analyser toute l'information sera réduite, les conclusions risquent d?être douteuses et le tout résultera en des résultats plus faibles, ce qui veut dire entre autres des échecs de mission. » écrit le coordonnateur dans son rapport adressé à l?officier responsable du JRCC de Halifax. Le coordonnateur conclut son rapport en déclarant : «J'ai toujours considéré que la décision de fermer le MRSC de Québec était erronée et dangereuse, et je n'ai rien vu dans cet exercice aujourd'hui qui me fera changer d'idée.»
L?hiver dernier, un incident est venu rappeler l?importance de la connaissance locale lorsque vient le temps de sauver des vies. Un pêcheur est parti à la dérive sur la banquise devant Cap Saint-Ignace. La neige empêchait l?intervention d?un hélicoptère, le secteur était trop peu profond pour un brise-glaces et les pompiers locaux n?avaient pas les moyens de mener le sauvetage. Le coordonnateur du Centre de sauvetage de Québec a eu la présence d?esprit de contacter la famille Lachance à Montmagny qui fabrique une embarcation légère spécialement adaptée pour la navigation dans la glace, le UMA 17. Dominic Lachance a réussi à retrouver la trace du pêcheur en 20 min. L?an prochain, c?est la base militaire de Trenton qui aura la responsabilité de coordonner tous les sauvetages maritimes à l?ouest de Cap-à-l?Aigle. Il est permis de se demander si les coordonnateurs ontariens sauront faire preuve de la même efficacité que l?équipe chevronnée de Québec qui tire sa force de la bonne connaissance de son territoire. Et l?on peut aussi douter de la disponibilité d?un service en français dans une base où la langue de travail est l?anglais.