L’idée est dans l’air depuis une bonne dizaine d’années. Utiliser l’énergie vélique comme source propulsive d’appoint dans la marine marchande. Le transport maritime génère 3% des émissions mondiales de GES et il grimpera à plus de 10% d’ici plusieurs décennies si l’on continue de brûler du fioul. L’Organisation Maritime Internationale (IMO) s’est donnée l’objectif de réduire de moitié ses émissions actuelles à l’horizon de 2050. Une batterie de moyens technologiques et de carburants de substitution sont à l’étude et parfois déjà mis en œuvre pour atteindre cette cible.
L’énergie vélique sonne comme un retour aux sources, mais il y a loin de la coupe aux lèvres lorsqu’on observe les résultats obtenus avec les ailes de traction, aussi appelées kites. Parmi toutes les expérimentations, les ailes des Allemands de SkySails semblaient parmi les plus avancées, mais elles n’auront finalement équipées que quatre navires avec le SKS C 160, un cerf-volant de 160 m2, avant de céder leur technologie à une autre entité.
Le coureur au large et ingénieur Yves Parlier, adepte de l’innovation, a eu l’idée d’utiliser un catamaran de 60 pieds, que l’on a déjà vu au départ de Québec—Saint-Malo en 2004, comme plateforme expérimentale de son système SeaKite. Il commerciale actuellement de petites ailes de 10 à 40 m2 comme propulsion de secours pour la plaisance. Il se propose de produire une aile de 1600 m2 à l’horizon de 2028 pour la marine marchande. Il reste encore beaucoup d’étapes à franchir pour le Seakite avant de se retrouver sur l’étrave d’un porte-conteneurs.
Le personnel naviguant de la marine marchande a besoin de systèmes automatisés qui vont permettre de facilement lancer, affaler et contrôler le vol du kite. Ce qui nécessite un système de pilotage bien rodé et un algorithme réglant le positionnement de la voile pour optimiser la traction.
Pour le moment, ce sont les Français de Airseas qui ont une longueur d’avance dans la technologie des ailes de traction et qui ont surtout l’avantage d’avoir trouvé un client en la personne de la société Airbus.
Le système Seawing consiste en une aile de 1000 m2 volant à 300 m d’altitude et développant une traction maximum de 100 kg/m2, soit 100 tonnes. Un bras articulé et automatisé de 34 m de hauteur placé sur l’étrave gère l’envoi et la récupération de l’aile. Un logiciel détermine et exécute l’angle de traction optimal en fonction de la vitesse et de la direction du vent. S’ajoute à Seawing un logiciel de routage prenant en compte les données météorologiques pour optimiser la trajectoire du navire. Les tests effectués sur le roulier de 154 m Ville de Bordeaux de Louis Dreyfus Armateurs se sont avérés concluants. Ce navire transporte des pièces et notamment des ailes de l’avionneur Airbus, qui est à la fois client et actionnaire de Airseas. On figure de possibles économies de carburant allant jusqu’à 20%, un argument de choc puisque ce poste de dépense représente 50% du coût d’opération des armateurs.
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