Au chantier naval Marée Haute En Bretagne où il était venu au printemps dernier prendre livraison de son Dingo 2, un 6,50 m de série, Carl Veilleux suscitait à la fois étonnement et suspicion. On se demandait un peu d’où sortait ce grand gaillard de 34 ans, fraîchement débarqué du lac Saint-Jean, qui projetait de se lancer en solitaire sur l’Atlantique Nord pour ramener son bateau à la maison d’une seule traite et sans escale.
Après une petite semaine d’entraînement et de mise au point, Carl appareille de Concarneau à bord de son Mini Veilleux tout neuf le 1er juin. Il profite de vigoureux vents portants, mais il déchire ses voiles et se voit contraint de faire escale à Horta aux Açores après 18 jours d’une navigation assez pénible. Il songe alors à jeter l’éponge et à mettre son bateau sur un cargo. Après une semaine de repos mise à profit pour réparer ses voiles et réconforté par quelques encouragements, il décide finalement de boucler sa traversée et repart le 26 juin à destination de Gaspé. Mis à par un coup de sud-ouest au large de Terre-Neuve qui l’oblige à se dérouter quelques heures, cette seconde étape s’avère moins ardue et Carl Veilleux touche la Gaspésie après 20 jours de mer. Mission accomplie après 38 jours au total de traversée, notre bleuet aura confondu les sceptiques.
Ce résident d’Alma, instructeur de paraski l’hiver, navigue seulement depuis quatre ans. Il s’est familiarisé avec la navigation à la voile à bord de son Fantasia sur le lac Saint-Jean. Amateur de vitesse sans être un régatier, il avait pris goût au 6,50 m à l’occasion de l’essai d’un Dingo en France voilà trois ans. «Ces voiliers sont difficiles d’accès au Québec, il faut les construire ou les importer» explique laconiquement Carl.
Cet agent de sécurité qui n’a pas froid aux yeux raconte sa traversée de l’Atlantique bien calmement et en toute simplicité, comme si la chose n’avait rien de bien extraordinaire. Il se rappelle néanmoins avoir souffert pendant la première étape, alors qu’il fallait apprivoiser la mer, le bateau, une humidité constante et l’apprentissage de la navigation en solitaire. Avis aux amateurs de 6,50 m, Carl propose des sorties à bord de son Dingo 2 à partir du Club de voile des Îles à Saint-Gédéon.
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