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Hydrographie : de nouvelles solutions à l’horizon

Hydrographie : de nouvelles solutions à l’horizon

«Nous avons déjà été trois hydrographes à bord d’un bateau pour relever les données des planches de marée» explique Roger Côté, gestionnaire de division au Service Hydrographique du Canada (SHC). Le déploiement des grosses unités appartenant à la Garde côtière ne représente pas toujours la meilleure solution pour mener les levées hydrographiques. Raison pour laquelle le gouvernement du Canada a puisé dans l’enveloppe de 1,5 milliard $ du Plan de protection des océans pour faire construire deux catamarans de 11,95 m, le NGCC Jean Bourdon et le NGCC Helen Irene Battle, spécifiquement conçus pour les besoins de l’hydrographie et affectés au secteur s’étendant de Montréal à l’île aux Coudres.

La pandémie a suggéré de nouvelles méthodes de travail qui ont permis de tester des procédures de contrôle à distance. Les deux catamarans ont opéré avec un seul hydrographe à bord – au lieu de l’équipe habituelle de deux – le second travaillant à distance en se connectant sur l’ordinateur du bord pour acquérir ou traiter les données. Une méthode efficace en autant que le réseau de téléphonie mobile offre une bande passante suffisante.

Le SHC a testé d’autres solutions en transformant le Garrot, une embarcation de 26 pieds, afin d’être en mesure de le contrôler à distance, à partir d’un autre navire. La navigation autonome est cependant dans un vide réglementaire à l’heure actuelle, vide sur lequel Transports Canada devra se pencher dans les prochaines années. Une chose est sûre, la technologie est là pour opérer une petite unité en mode autonome dans des secteurs à moindre densité de navigation, comme par exemple sur la côte Nord. 

Le SHC utilise déjà des véhicule autonomes de petite dimension (2,50 m) pour cartographier des zones littorales, comme ce fut le cas récemment sur la Basse Côte Nord. Quatre unités acquises de la compagnie Sea Robotics sont déployées au Canada. Les appareils disposent de 6 h d’autonomie d’opération et l’on peut les lancer soit de la terre, soit de la mer. Ces drones suivent le patron de trajectoire qu’on leur a dessiné sans que l’équipe ait à intervenir sur la gouverne. Ces appareils sont aussi équipés de système anti-collision et anti-échouement.

M. Côté rappelle aussi que des méthodes de cueillette de données particulièrement faciles à mettre en œuvre existent depuis plusieurs années. La technologie dite de l’Hydroball permet à un bateau de plaisance de remorquer une boule à la surface de l’eau, boule qui enregistre les données bathymétriques à  partir de laquelle on pourra tracer une carte. C’est la méthode qui a permis de cartographier la baie Fitch sur le lac Memphrémagog grâce à la collaboration d’une communauté de plaisanciers. Cette avenue est d’ailleurs disponible pour d’autres groupes de plaisanciers qui souhaiteraient améliorer les données bathymétriques de leur secteur de navigation.

Les années à venir vont voir l’apparition de plus en plus de véhicules autonomes pour recueillir des données en milieu maritime. L’industrie des drones spécialisés vit actuellement un boom sans précédent. La française iXblue a mis au point un drone de 8 m de long baptisé DriX. Il est doté d’une autonomie de 7 jours et capable de s’aventurer en mer puisqu’il est lesté par un bulb de type torpille comme un voilier. Propulsé par un moteur diesel de 37 CV, il peut atteindre une vitesse de 14 nœuds. DriX peut mener des missions hydrographiques en mode autonome et recueillir des données en naviguant à une vitesse de 10 nœuds. Le futur est à nos portes.

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